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Calavera​-​Spleen​/​Ideal

by calavera

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  • Calavera Spleen-Ideal 7" Vinyl
    Record/Vinyl + Digital Album

    Fold out black & white printed cover with lyrics

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1.
Je n’ai pas eu les bons mots, pas eu l’ivresse Pas senti au delà du flow la tristesse J’ai trop montré les crocs pour cacher ma faiblesse J’ai trop été accroc de tout ce qui brisait ma détresse Les griffes ont enterré les caresses Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise Tout ce qu’il se passe ici sent la mort La voûte céleste est si grise Les seuls spectacles qui excitent ne sont que des mises à mort Perpétuelle résonance d’hommes et de femmes qu’on égorge Très loin, à l’autre bout du monde ou bien plus proches Ils serrent ma gorge, les cris des humains qu’on écorche Ceux de la fille excisée par une proche Ceux de la femme violée par un proche Et les escadrons de la mort pour les gavroches Les cohortes de la souffrance sont entourées d’escortes Je sens cette pression sur moi Vu ce que je peux faire de ma vie Je ne peux être innocent à tout ça Alors ce spleen indomptable m’emmène dans son agora Là où la solitude fait loi, là où l’on bénit trop de rois Effroi car rien ne change, toujours le même constat d’échec Du barbelé dans les échanges comme quand on assassine les poètes Nos dialogues sont étranges et si souvent obsolètes Perdu-e-s dans tant d’excès et de manque, la violence jamais ne s’arrête Pression permanente, concrète comme abstraite Pression de l’esprit sur le corps Pression du cœur sur l’esprit Pression des vivants et des morts Pression pour rester en vie Pression de l’amour et de la haine Pression de tes yeux sur ce que je suis Pression des carences malsaines Pression du monde entier aussi Fixant les dernières volutes de vie s’échapper du cendrier funéraire Je compte les minutes de sursis qui me rattachent encore à cette terre Je crois que les années ne m’ont pas servi, je me suis rapprocher du cratère Prêt à brûler à l’infini pourvu que se taisent les plaies d’hier Souvenirs assidus, flashs d’envie ont transformé mon corps en pierre Sourires diffus, rire-hérésie pour tenter de cacher ma misère Dans l’absolu rien ne finit, souffrance interminable et fière Mon cœur s’en est cru à l’abri, aujourd’hui il me souhaite l’enfer Moi je ne lui souhaite pas de se taire Car s’il parle c’est que j’existe et si j’existe c’est qu’un avenir s’est ouvert Mais pas de futur au fond de ce verre Pas de futur cloîtré entre des barrières Pas de futur comme quand on perd un être cher Le temps sert la gorge, plus qu’il ne la libère Le temps sort sa forge et le fait sentir dans la chair Et cette peur de la mort que nos cultures ont rendue si forte On recherche l’éternité si fort, si peur de la vie qu’on la rend morte Le temps est un joueur avide qui vide les forces de toutes sortes Le temps est un voleur vile qui en silence ferme ta porte Vide de tout ce que j’étais ou de tout ce que je croyais être Vide de tout ce qui me faisait, je suis reparti dans ma tête Fixé face à ma fenêtre M’envoler comme cette fumée, tenter de sentir mon squelette Les étoiles peuvent briller, j’ai perdu le sens de ma quête Je vous livre mon spleen et mes carences, injections de pression abstraite Je ne vois pas de signe à l’évidence qui ne me fasse tourner la tête
2.
L'idéal naît quand s'effondrent les façades Quand détruire ses inhibitions n'est plus une simple passade Vivre au sein de ses fantasmes les plus lourds Ne pas craindre les tourments de Sade S'exprimer sans faire de détour et accepter les glissades Anéantir ses peurs pour casser celles des autres Les emmener dans sa torpeur pour empêcher la passion de se dissoudre Aller creuser au fond de son coeur et y trouver la foudre Se brûler dans le magma d'un chant de choeurs Et sans cesse le nourrir de poudre En découdre avec soi-même quand le spleen prend la tête de la course Et puiser au fond de sa soute ce chaos humain qui fout la frousse Raser en face les murs de briques, être la violence des secousses Etre la bombe sur les rails qui mène le train à la déroute Etre la rombe de la morale et revenir à la source S'unir dans la ronde par les mains, les corps, les coudes S'abreuver avec force dans le fleuve de ses pulsions Toujours racler son écorce et mettre sa chair en fusion Etre un volcan d'émotions en éruption S'exposer au soleil des sentiments sans redouter l'irradiation En quête d'humain et de féminin à profusion Sans cesse revenir à la source de l'océan de nos passions Et se noyer dans ses sécrétions L'idéal naît quand la soif ne s'étanche pas Quand, pour approcher la satiété, on s'épanche jusqu'au pugilat Là où la chaleur s'accroit, dans l'entrechoc des corps Là où la valeur de nos vies se boit, entre salive, sueur, pulsions d'amour et pulsions de mort Car aucun sort n'est jeté La difficulté de vivre dans ce monde ressemble à l'espace maudit entre le noyé et la jetée Et tous ces mots dits sans qu'ils s'accrochent au plus profond de nos pensées Toute cette retenue sur nos ondes qui laisse souvent un goût amer un fois le moment passé Rien à panser, le sang est sec, l'oscillogramme s'est arrêté Alors non, je veux pas d'un épilogue tragique entre frustration et désarroi Je veux me lâcher sans me soumettre aux limites comme si c'était la dernière fois Vivre jusqu'à la déraison chaque moment sans la moindre contrainte de temps Se détacher des rythmes précaires qui font souvent de nos existences des enfers S'envoyer plus haut que les airs quand nos corps s'enlacent à terre Car l'idéal n'est pas lumière Il est fait de ce que nous sommes Peau, sang, sperme, cyprine et chair L'idéal vit quand nos désirs sont lâchés Quand à travers les poussières de spleen, on finit enfin par aimer On finit par sentir le vide s'altérer sous nos plaies, quand l'angoisse finit par flâner Est-on si soumis aux impasses héritées Avons-nous le droit de croire qu'ici tout est mérité Qu'il n'y a pas besoin de faire d'effort, qu'on peut se résigner à souffrir Que l'indifférence nous rend plus forts et que l'envie peut toujours courir Ouaih' je reste une somme de frustrations qui tente de vider son trop-plein Avec pour utopique ambition de pouvoir vulcaniser nos liens Ouaih' l'idéal sort de la passion, pas des théories des anciens L'idéal est d'en être ivre pour s'extirper des ces temps de chiens Sûr que vivre ici nous rend plus aptes à pouvoir parler d'idéal Loin de la famine et loin des bombes on peut chercher son propre graal Je tente juste de vivre quand toutes ces pulsions de mort m'accablent Juste quelques lignes qui équilibrent une vie entre Spleen et Idéal IDEAL RAGE AU COEUR, RAGE AU VENTRE NOURRIR LA TERRE DE NOS PASSIONS IMPLIQUE DE FOUTRE NOS PRISONS EN CENDRES IDÉAL LA PREMIÈRE RÉVOLUTION EST INTERNE C'EST EN NOUS-MÊMES QUE SONT NOS CHAÎNES ET C'EST NOUS-MÊMES QUI FERONT QU'ELLES SAIGNENT

credits

released November 1, 2005

7" Vinyl released with Les Créations du Crâne, Maloka, Perce-Oreille & La Boule Lyonnaise.
Fold-out black & white printed cover with lyrics

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tranzophobia Saint étienne, France

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