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Calavera-Spleen
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Je n’ai pas eu les bons mots, pas eu l’ivresse
Pas senti au delà du flow la tristesse
J’ai trop montré les crocs pour cacher ma faiblesse
J’ai trop été accroc de tout ce qui brisait ma détresse
Les griffes ont enterré les caresses
Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise
Tout ce qu’il se passe ici sent la mort
La voûte céleste est si grise
Les seuls spectacles qui excitent ne sont que des mises à mort
Perpétuelle résonance d’hommes et de femmes qu’on égorge
Très loin, à l’autre bout du monde ou bien plus proches
Ils serrent ma gorge, les cris des humains qu’on écorche
Ceux de la fille excisée par une proche
Ceux de la femme violée par un proche
Et les escadrons de la mort pour les gavroches
Les cohortes de la souffrance sont entourées d’escortes
Je sens cette pression sur moi
Vu ce que je peux faire de ma vie
Je ne peux être innocent à tout ça
Alors ce spleen indomptable m’emmène dans son agora
Là où la solitude fait loi, là où l’on bénit trop de rois
Effroi car rien ne change, toujours le même constat d’échec
Du barbelé dans les échanges comme quand on assassine les poètes
Nos dialogues sont étranges et si souvent obsolètes
Perdu-e-s dans tant d’excès et de manque, la violence jamais ne s’arrête
Pression permanente, concrète comme abstraite
Pression de l’esprit sur le corps
Pression du cœur sur l’esprit
Pression des vivants et des morts
Pression pour rester en vie
Pression de l’amour et de la haine
Pression de tes yeux sur ce que je suis
Pression des carences malsaines
Pression du monde entier aussi
Fixant les dernières volutes de vie s’échapper du cendrier funéraire
Je compte les minutes de sursis qui me rattachent encore à cette terre
Je crois que les années ne m’ont pas servi, je me suis rapprocher du cratère
Prêt à brûler à l’infini pourvu que se taisent les plaies d’hier
Souvenirs assidus, flashs d’envie ont transformé mon corps en pierre
Sourires diffus, rire-hérésie pour tenter de cacher ma misère
Dans l’absolu rien ne finit, souffrance interminable et fière
Mon cœur s’en est cru à l’abri, aujourd’hui il me souhaite l’enfer
Moi je ne lui souhaite pas de se taire
Car s’il parle c’est que j’existe et si j’existe c’est qu’un avenir s’est ouvert
Mais pas de futur au fond de ce verre
Pas de futur cloîtré entre des barrières
Pas de futur comme quand on perd un être cher
Le temps sert la gorge, plus qu’il ne la libère
Le temps sort sa forge et le fait sentir dans la chair
Et cette peur de la mort que nos cultures ont rendue si forte
On recherche l’éternité si fort, si peur de la vie qu’on la rend morte
Le temps est un joueur avide qui vide les forces de toutes sortes
Le temps est un voleur vile qui en silence ferme ta porte
Vide de tout ce que j’étais ou de tout ce que je croyais être
Vide de tout ce qui me faisait, je suis reparti dans ma tête
Fixé face à ma fenêtre
M’envoler comme cette fumée, tenter de sentir mon squelette
Les étoiles peuvent briller, j’ai perdu le sens de ma quête
Je vous livre mon spleen et mes carences, injections de pression abstraite
Je ne vois pas de signe à l’évidence qui ne me fasse tourner la tête
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2. |
Calavera-Idéal
04:22
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L'idéal naît quand s'effondrent les façades
Quand détruire ses inhibitions n'est plus une simple passade
Vivre au sein de ses fantasmes les plus lourds
Ne pas craindre les tourments de Sade
S'exprimer sans faire de détour et accepter les glissades
Anéantir ses peurs pour casser celles des autres
Les emmener dans sa torpeur
pour empêcher la passion de se dissoudre
Aller creuser au fond de son coeur et y trouver la foudre
Se brûler dans le magma d'un chant de choeurs
Et sans cesse le nourrir de poudre
En découdre avec soi-même quand le spleen prend la tête de la course
Et puiser au fond de sa soute ce chaos humain qui fout la frousse
Raser en face les murs de briques, être la violence des secousses
Etre la bombe sur les rails qui mène le train à la déroute
Etre la rombe de la morale et revenir à la source
S'unir dans la ronde par les mains, les corps, les coudes
S'abreuver avec force dans le fleuve de ses pulsions
Toujours racler son écorce et mettre sa chair en fusion
Etre un volcan d'émotions en éruption
S'exposer au soleil des sentiments sans redouter l'irradiation
En quête d'humain et de féminin à profusion
Sans cesse revenir à la source de l'océan de nos passions
Et se noyer dans ses sécrétions
L'idéal naît quand la soif ne s'étanche pas
Quand, pour approcher la satiété, on s'épanche jusqu'au pugilat
Là où la chaleur s'accroit, dans l'entrechoc des corps
Là où la valeur de nos vies se boit, entre salive, sueur, pulsions d'amour et pulsions de mort
Car aucun sort n'est jeté
La difficulté de vivre dans ce monde ressemble à l'espace maudit entre le noyé et la jetée
Et tous ces mots dits sans qu'ils s'accrochent au plus profond de nos pensées
Toute cette retenue sur nos ondes qui laisse souvent un goût amer un fois le moment passé
Rien à panser, le sang est sec, l'oscillogramme s'est arrêté
Alors non, je veux pas d'un épilogue tragique entre frustration et désarroi
Je veux me lâcher sans me soumettre aux limites comme si c'était la dernière fois
Vivre jusqu'à la déraison chaque moment sans la moindre contrainte de temps
Se détacher des rythmes précaires qui font souvent de nos existences des enfers
S'envoyer plus haut que les airs quand nos corps s'enlacent à terre
Car l'idéal n'est pas lumière
Il est fait de ce que nous sommes
Peau, sang, sperme, cyprine et chair
L'idéal vit quand nos désirs sont lâchés
Quand à travers les poussières de spleen, on finit enfin par aimer
On finit par sentir le vide s'altérer sous nos plaies, quand l'angoisse finit par flâner
Est-on si soumis aux impasses héritées
Avons-nous le droit de croire qu'ici tout est mérité
Qu'il n'y a pas besoin de faire d'effort, qu'on peut se résigner à souffrir
Que l'indifférence nous rend plus forts et que l'envie peut toujours courir
Ouaih' je reste une somme de frustrations qui tente de vider son trop-plein
Avec pour utopique ambition de pouvoir vulcaniser nos liens
Ouaih' l'idéal sort de la passion, pas des théories des anciens
L'idéal est d'en être ivre pour s'extirper des ces temps de chiens
Sûr que vivre ici nous rend plus aptes à pouvoir parler d'idéal
Loin de la famine et loin des bombes on peut chercher son propre graal
Je tente juste de vivre quand toutes ces pulsions de mort m'accablent
Juste quelques lignes qui équilibrent une vie entre Spleen et Idéal
IDEAL
RAGE AU COEUR, RAGE AU VENTRE
NOURRIR LA TERRE DE NOS PASSIONS
IMPLIQUE DE FOUTRE NOS PRISONS EN CENDRES
IDÉAL
LA PREMIÈRE RÉVOLUTION EST INTERNE
C'EST EN NOUS-MÊMES QUE SONT NOS CHAÎNES
ET C'EST NOUS-MÊMES QUI FERONT QU'ELLES SAIGNENT
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tranzophobia Saint étienne, France
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